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  • Photo du rédacteurACGL

Le féminisme masculin

Dernière mise à jour : 6 févr. 2018

Les agressions (aussi bien harcèlement qu’acte physique) se sont multipliées, en France comme à l’étranger. La liberté d’expression s’est étendue du côté des femmes avec notamment l’engagement des associations de défense des droits des femmes dans ce combat. Mais elles ne sont pas les seules.

Le féminisme soutenu par les hommes, pari impossible ? - La Gazette des femmes


L’ensemble de la communauté féminine s’est soulevé devant l’agissement des hommes à bien des égards. Avec comme principal fer de lance la secrétaire chargée de l’égalité femmes/hommes au gouvernement, Marlène Schiappa, les revendications sont plus que légitimes. Mais est-il possible de parler de féminisme masculin ? Alors que l’affaire Weinstein a été l’élément déclencheur dans le monde médiatique, un mouvement de masse s’est instauré à la suite de ces révélations. Natalie Portman ou encore David Schwimmer ont l’un comme l’autre lancé leur campagne pour dénoncer le harcèlement.

Episode intitulé "The Boss" pour sensibiliser l'opinion quant au harcèlement au travail - David Schwimmer


Le mouvement We Too propre aux hommes

Face à l’envolée des dénonciations et des plaintes de la gent féminine, la communauté masculine a choisi son parti. Quelques jours après la signature de Catherine Deneuve dans une tribune qui prône la « liberté d’importuner » pour préserver la « liberté sexuelle », les hommes ont eux aussi lancé leur collectif. Fondé par le réalisateur Michel Hazavanicius et le journaliste Raphaël Glucksmann et baptisé « We Too », en écho à celui créé par les homologues féminines (« Me Too »), le mouvement entend rassembler ceux qui souhaitent faire valoir leur soutien aux victimes.

Depuis l’affaire Weinstein, débutée le 5 octobre 2017, aucune figure emblématique masculine n’avait osé s’engager ouvertement dans ce débat. Un choix sûrement guidé par une possible défiance à leur égard. Au-delà de la possibilité de ne pas tous les qualifier de prédateurs, agresseurs, harceleurs ou encore violeurs, c’est surtout l’éventuelle appropriation du combat qui s’imposait. Si les hommes s’engagent dans cette lutte, voire même se revendiquent féministes, ne pourrait-on pas y voir une forme de mainmise sur cette cause ?

Femmes/hommes : même combat


Le méninisme : pied de nez au féminisme ou symptôme d'un nouveau mâle-être?

« La libération de la femme est intrinsèquement liée à celle de l’homme », c’est ce qu’affirmait Tony Porter, éducateur et fondateur de l'association A Call to Men (« Un appel aux hommes »)- à la conférence TED Women en décembre 2010. S’il faut se préoccuper de la position de la femme en l’état actuel des choses, celle de l’homme est également à prendre en compte. Au fil des années, malgré le comportement et les propos parfois déplacés de certains soupirants trop insistants, le méninisme s’est peu à peu instauré dans notre société pour soutenir l’identité masculine. En contrepied au féminisme, il entend redorer son uniformité et se réaffirmer. Le philosophe Vincent Cespedes, auteur du livre L'Homme expliqué aux femmes, tient lui à relativiser cette initiative du mouvement et affirme que « dire que l'homme est en passe de devenir le nouveau sexe faible défie tout bon sens et toute proportion ». On remarque aussi le manque d’une figure de proue pour dynamiser le combat du féminisme. Mais y a t-il une légitimité de soutènement de la gent masculine aux côtés de leurs analogues féminines dans ce combat aussi ?

Au-delà des initiatives mises en place, le féminisme reste un combat presque exclusivement réservé aux femmes. Une donnée qui s’explique par l’attitude des hommes à leur égard et un engagement plus propre et prononcé dans ce mouvement. L’absence de soutien masculin dans cette cause illustre ce dévouement unilatéral. Si la vague We Too a posé une première pierre à l’édifice, la légitimité des hommes dans cette lutte des sexes et son égalité est loin de faire l’unanimité.


- Grégoire Duez

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