A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, en novembre dernier, Emmanuel Macron a prononcé un discours. Retour sur les mesures promises par le chef de l’état.
Emmanuel Macron défend la place des femmes dans l'économie et la société - Charly Triballeau/AFP
« La France ne doit plus être un de ces pays où les femmes ont peur. J’ai décidé d’en faire la grande cause de mon quinquennat ». D’entrée de jeu, Emmanuel Macron donne le ton. À commencer par des augmentations budgétaires. Le budget de la lutte contre les violences faites aux femmes en hausse de 13%, du jamais vu. Celui de l’égalité entre hommes et femmes atteindra 420 millions d’euros cette année. Autre inédit, dans les mois à venir, dix unités spéciales seront créées dans les hôpitaux. Ces unités auront une vocation précise : la prise en charge rapide des femmes victimes de toutes sortes de violences. Ces femmes bénéficieront d’un soutien psychologique, accompagnées par des professionnels pour soigner les plaies psychiques. Evidemment, le président de la République promet que ces soins seront entièrement pris en charge par la sécurité sociale.
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Une législation plus ferme
Emmanuel Macron veut dissuader les harceleurs de rue, avec la création d’un délit d’outrage sexiste. « Il est indispensable que nous donnions aux forces de sécurité le moyen de donner un signal fort », atteste-t-il. La police de proximité aura fort à faire mais pourra sanctionner les coupables pris sur le fait d’une amende conséquente.
Concernant la législation française, le pouvoir exécutif a pris une décision importante. Le délai de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs passera de vingt à trente ans. Ce que réclamaient de nombreuses associations. Les victimes bénéficieront de dix années supplémentaires pour poursuivre leur agresseur devant les tribunaux. Autre polémique, l’âge du consentement sexuel a mis le feu aux poudres. Le chef de l’état est favorable au décalage de ce consentement à quinze ans, majorité sexuelle en France. Un débat aura lieu à l’Assemblée nationale prochainement. Pour le moment, la législation ne tranche pas, la justice juge au cas par cas.
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L’éducation est prioritaire
Dès cette année, les écoles du service public mettront en place des interventions destinées « à la prévention et à la lutte contre le sexisme, le harcèlement et les violences », annonce le président. Des fonctionnaires suivront une formation à cet effet. Éduquer les jeunes est donc la priorité du gouvernement. Dernier point, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) élargit ses pouvoirs. Ses membres observeront le web et les jeux-vidéo. Ils pourront mettre leur véto s’ils considèrent l’image de la femme dégradée. Évidemment, la priorité du pouvoir, c’est la pornographie. Pour aller plus loin, Emmanuel Macron prévoit de poursuivre le harcèlement sexuel sur la toile, phénomène qui, pour l’instant, se soustrait au radar de la justice.
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- Carla Bouchoule
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