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Etre une femme, ça se paie

Dernière mise à jour : 9 févr. 2018

Depuis des années, les femmes paient le prix de la féminité. De la lutte contre la taxe tampon à l’achat d’armes légères ou de cours d’auto-défense, le phénomène grandit et ce commerce est en plein essor.

Etre une femme, ça se paie - Getty Images/Universal Images Group


« Avoir ses règles, ce n’est pas optionnel », scandait le collectif féministe Georgette Sand en novembre 2015, en défilant dans les rues. En cette fin d’année, l’Assemblée nationale a provoqué un tollé général en refusant de baisser la taxe tampon. En France, la TVA ou taxe sur la valeur ajoutée fait office d’impôt indirect. La majorité des produits consommés est taxée à 20%. Pourtant, les achats jugés de première nécessité, comme l’eau ou l’alimentation ne le sont qu’à hauteur de 5,5%. Les associations féministes réclament que ces 5,5% soient appliqués aux protections périodiques : tampons, serviettes hygiéniques ou coupes menstruelles. La raison ? Ces produits relèvent aussi de la première nécessité.

Suite à un calcul, le collectif Georgette Sand affirme que les protections coûtent environ 1500 euros à une femme, au cours de sa vie. Une somme non négligeable. Parallèlement, cette TVA rapporte une somme conséquente, nécessaire à l’état selon de nombreux députés : 55 millions d’euros par an. C’est pourquoi l’Assemblée nationale disait non. Finalement, en décembre 2015, suite à une lutte acharnée, les féministes obtiennent gain de cause. La taxe tampon est abaissée à 5,5%. Mais depuis, le combat continue, elles en veulent plus, certaines jusqu’à l’annulation pure et simple de cet impôt.


Extrait du premier débat sur la taxe tampon, suite à la proposition de la baisse par Catherine Coutelle - LCP


Une capitalisation sur l'insécurité des femmes

Même en 2018, les femmes se sentent obligées de payer afin de se sentir plus en sécurité dans leur vie quotidienne. Cette insécurité, visiblement moins présente chez les hommes, les pousse parfois vers des choix extrêmes. Qu'il s'agisse d'enfiler des gants et de fouler le tatami ou de préférer les armes de défense (taser, bombe lacrymogène...) à ses poings, un véritable business capitalise sur les peurs et désirs d'empowerment des femmes. Du taser shocker électrique, à la bombe lacrymogène , ou la matraque télescopique : toute une gamme d' arme d'auto-défense pour femmes de petite taille vous est proposée ! ” Les slogans aguicheurs - comme cette publicité de Securicount.com - ne manquent pas pour encourager les femmes à s'armer pour se sentir plus sûres. Les outils sont présentés en différentes tailles pour pouvoir les mettre confortablement dans tous les sacs à main, et sont même disponibles en différentes couleurs et styles. Des codes marketing qui rappellent les anciennes et insipides publicités Moulinex. Derrière la noble cause de la protection des femmes se cache la vénalité évidente et grossière de tout entrepreneur. Dans un climat de peur, l'offre et la demande sont toujours au rendez-vous.


https://soundcloud.com/antoineengels/interview-deric-benhamou-professeur-de-krav-maga-a-nice


- Carla Bouchoule, Lama Hodeib


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